Historique des clubs de motoneigiste
Un début simple et une évolution incontournable
Il est plutôt évident que les pionniers de la motoneige, une longue série d’innovateurs, en commençant par l’américain Carl Eliason au début des années 1920, envisageaient un véhicule à vocation pratique et utilitaire, aidant à faciliter la vie au quotidien lors des longs hivers nord-américains.
Toutefois, le début de l’ère de production de masse de la motoneige, à la fin des années 50 et au début des années 60, changea rapidement la donne, transformant la motoneige en véhicule de loisir.
Maintenant accessible de façon répandue dans tous les coins enneigés du continent, notamment au Québec où de nombreux fabricants apparurent pratiquement du jour au lendemain. Grâce à un réseau de concessionnaires en pleine expansion, la croissance des ventes de motoneiges explosa.
Des milliers de nouveaux adeptes commencèrent aussitôt à se regrouper en clubs, leur permettant de partager leur passion pour ce nouveau loisir. Sans grande surprise, ce phénomène se répandit dans pratiquement toutes les provinces canadiennes et états américains. Les ventes de motoneiges dépassaient les centaines de milliers d'unités, servant à rapidement accroître ce groupe de passionnés.
L’ingéniosité et l’ambition humaine étant ce qu’elles sont, de nombreux clubs se sont structurés de façon plus formelle, par exemple avec la construction de relais et la création de réseaux de sentiers. Dans le but d’améliorer l’expérience de conduite en sentiers, la signalisation commença à apparaître, tout comme l’utilisation de techniques efficaces de grattage. En plus de faciliter l’aspect social de l’activité, ces améliorations renforcèrent le côté sécuritaire de la pratique, les véhicules de cette époque n’étant pas reconnus pour leur fiabilité à toute épreuve.
L’activité motoneige vivait aussi une autre réalité. Dans une société beaucoup plus rurale qu’aujourd’hui, les motoneiges sont rapidement devenues un incontournable en campagne. Malheureusement, la circulation peu encadrée de ces milliers de véhicules est rapidement devenue un fléau pour les agriculteurs et les propriétaires fonciers, ces derniers étant aux prises avec une circulation incontrôlée sur leurs terres. Des pressions sur le gouvernement pour régler ce problème et encadrer l’activité furent portées et celui-ci se tourna à son tour vers les clubs afin d’obtenir leur aide pour régler ce problème.
Dans la même optique, Bombardier, en 1971, lança l’Opération Sentier, une initiative ayant pour but d’aider les clubs dans leurs efforts d’entretien. De façon plus concrète, le fabricant accorda des conditions très avantageuses pour l’achat de surfaceuses (Skidozer), ce qui améliora grandement la qualité des sentiers. Cette mesure de Bombardier initia un mouvement de structure au sein des clubs de motoneigistes, ceux-ci devant remplir certaines conditions afin d’accéder au financement de nouvel équipement et d’infrastructures. Devenu plus qu’un simple groupe social, les clubs ont du s’incorporer comme organismes sans but lucratif, une structure qui existe encore aujourd’hui.